Ces deux grands portraits rectangulaires, sur fond bleu, représentent des figures inspirées par les Héroïdes d’Ovide, œuvre littéraire qui a profondément marqué la Renaissance en Europe. Réalisées vers 1564 par Léonard Limosin, l’émailleur le plus talentueux du XVIe siècle au service de la Cour, ces plaques pourraient, comme l’expliquent Thierry Crépin-Leblond et Stéphanie Deprouw dans le catalogue de l’exposition “De la Lettre à l’émail. Léonard Limosin interprète Ovide” organisée en 2010 au musée national de la Renaissance à Écouen, avoir été offertes à Catherine de Médicis par Louise de Clermont, une proche confidente de la reine. Elles pourraient aussi avoir été commandées par la reine elle-même, grande passionnée d’émaux de Limoges. À sa mort, l’inventaire de la reine fait état de 259 pièces d’émail, témoignant de son intérêt pour cet art raffiné. Cette série de plaques explore les thèmes de l’abandon et de la solitude amoureuse, en résonance avec la propre vie de Catherine, veuve inconsolable d’Henri II. Les plaques des Héroïdes décoraient certainement les lambris du «cabinet des émaux» de sa résidence parisienne, aménagée à partir de 1570 sous la direction de l’architecte Jean Bullant (aujourd’hui à l’emplacement de la Bourse du Commerce et dont seule la colonne « Médicis » a été préservée). | Portrait de Catherine de Médicis par Corneille de Lyon (vers 1536). |
Grande aiguière en verre « calcedonio » Venise, vers 1500. H. 28 cm 150 000 / 200 000 € | Exceptionnelle coupe en sardoine montée en or émaillé La coupe : art byzantin, IXe-XIe siècle La monture : Paris, vers 1665 (atelier « blanc et rose ») H : 18 cm 80 000 / 120 000 € | |
Outre ces plaques, la vente du cabinet des merveilles comprend d’autres pièces exceptionnelles, offrant ainsi un voyage à travers les époques et les cultures. Une aiguière en verre marbré Calcedonio, réalisée à Venise vers 1500, fait partie des lots les plus précieux. Cette technique complexe imite les motifs de l’agate avec une finesse remarquable. On ne connaît que sept aiguières en calcedonio de ce type, principale- ment conservées dans des musées en Italie, en Allemagne, en Angleterre, en Russie, et aux États-Unis. La forme de ces aiguières est inspirée de pièces métalliques ottomanes. | Parmi les autres trésors figure une exceptionnelle coupe formant coquille, élaborée à partir d’un fragment de coupe byzantine en sardoine cannelée du IXe-Xe siècle et d’une monture réalisée à Paris vers 1665. Surmontée d’un jeune Neptune en or émaillé et décorée d’éléments floraux en émail, l’œuvre est attribuée à l’atelier blanc et rose en raison de sa technique et de son ornementation caractéristique. Des pièces similaires, issues des collections de Louis XIV, sont conservées au Louvre. |
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