PAPADOPOULO (Alexandre).

Esthétique de l'art musulman. La peinture. Lille, Université de Paris, 1971 ; 6 vol. in-4 br., 40 planches hors texte et 282 fig. pour les vol. de texte et 881 reproductions photographiques et 270 diagrammes avec calques pour les albums. Thèse. Avec un envoi. Cet ouvrage qui fait désormais référence essaye de déterminer s'il existe ou non une esthétique propre à la peinture musulmane. Question d'apparence paradoxale car malgré l'interdiction formelle des images des êtres vivants par la religion musulmane, il a toujours existé une vaste production picturale dès les premiers temps de l'islam, et qui s'est poursuivie de manière ininterrompue dans les principaux centres de la civilisation islamique. L'auteur étudie les 4 oeuvres principales dont l'album reproduit une grand nombre, parmi lesquelles environ 200 sont inédits : fresques, mosaïques, céramiques, les arts du métal et du bois. Mais l'essentiel de l'ouvrage est consacré à la miniature qui devient à partir du XIIIe siècle l'expression principale de la peinture.... La méthode comparative permet à l'auteur de démêler les apports nationaux ou les particularités de peintres individuels des traits généraux qui caractérisent les miniatures jusqu'à la fin du XVIIe siècle et dont l'ensemble forme les caractères de l'esthétique musulmane. Une des principales découvertes apportées par l'étude des miniatures est celle de la méthode utilisée par les artistes pour organiser l'espace pictural, grâce à des structures mathématiques : spirales et arabesques. Les 260 diagrammes sur papier calque attachés aux miniatures établissent que cette organisation de l'espace pictural par les mathématiques a été générale à partir du XIIIe siècle dans toutes les écoles nationales de peinture. Au terme de cette étude il apparaît alors que non seulement la peinture avait su tourner les interdits et devenir licite mais qu'elle avait même acquis la dignité de constituer l'une des voies pouvant mener à Dieu, tout comme la poésie mystique ou la «