Retour sur : Jusepe de Ribera (1591-1652)


Le département tableaux anciens vous invite
à redécouvrir Jusepe de Ribera

RÉPONSE AU QUIZZ

L’exposition dédiée à Jusepe de Ribera (1591-1652), actuellement au Petit Palais, est l’occasion de revenir sur la vente du tableau Saint Pierre repentant de l’artiste espagnol, que nous avons présenté aux enchères en décembre 2021, et qui nous a permis de mieux découvrir cet immense peintre.

Si vous visitez cette rétrospective, vous remarquerez que, pour représenter saint André, saint Pierre ou saint Jérôme, Ribera semble souvent recourir aux mêmes modèles. Fidèle à une peinture réalisée d’après nature, il choisit ses sujets dans son environnement quotidien et accorde une attention particulière à la vérité des traits. Le thème des têtes de vieillards revient fréquemment dans son œuvre. Influencé par le ténébrisme de Caravage, mais encore plus sombre, Ribera explore avec brio les textures, les expressions et les détails anatomiques, notamment dans ses représentations de figures âgées. Sa virtuosité technique lui permet de représenter l’extase religieuse, les visions célestes ou les miracles divins dans un réalisme saisissant. Il s’attache à peindre les émotions « au naturel », exprimant la douleur et la sincérité des sentiments.

 
Le martyre de Saint Barthélémy
1664
Huile sur toile
202 x 153 cm


Barcelone, Museu Nacional d'Art de Catalunyart de Catalunya

Martyre de Saint André
1628
Huile sur toile
206,1 x 177,7 cm

Budapest, musée des Beaux Arts

Le Miracle de
Saint Donat d'Arezzo

1652
Huile sur toile
191 x 155 cm

Amiens, Musée de Picardie

La mise au tombeau
Vers 1616-1624
Huile sur toile
127 x 182 cm

Paris, Musée du Louvre

Saint Jérôme et l’ange du Jugement dernier
1626
Huile sur toile, 262×164 cm.

Museo e Real Bosco di Capodimonte, Naples.


Ses vieillards, figurant des philosophes ou érudits, arborent des visages marqués par le temps, la souffrance et l’expérience, avec des rides profondes, des barbes échevelées et des expressions tantôt introspectives, tantôt méditatives. Il y a chez Ribera une recherche artistique où humanité et lumière transcendent les apparences pour atteindre une intensité spirituelle et psychologique.

Le caractère exceptionnel de l’œuvre tient à la fois à son style, à sa technique mais aussi à sa provenance. Lors de l'authentification du Saint Pierre repentant, Henri Gros et l'expert Eric Turquin, observent que le châssis de celui-ci est contemporain. Néanmoins, les propriétaires du tableau ont soigneusement conservé dans un Tupperware rangé dans la cuisine le morceau de bois vermoulu de l’ancien châssis sur lequel se trouvait un cachet en cire aux armes du cardinal Flavio Chigi. Des recherches diligentées dans les réserves du siège de la présidence du Conseil des ministres d'Italie, ancien palais Chigi, permettent de retrouver la commande du cardinal à l’artiste espagnol. La découverte, qui aurait pu passer inaperçue, remet en avant l’importance du pedigree dans la constitution de la valeur d’une œuvre. Déjà majeure pour sa place dans le corpus de l’artiste, l’œuvre désormais auréolé d’une provenance, scelle sa place dans l’histoire de l’art.

 


Jusepe de RIBERA (Jativa 1588 - Naples 1656)
Saint Pierre repentant
Toile
Signé en bas à gauche : « Jusepe de Ribera espagnol F/ 1638 »
76 x 64 cm

Provenance
Collection du Cardinal Flavio Chigi (1631-1693) selon un cachet de cire présent sur un fragment du châssis d’origine; Collection Blaise Léon Rochette de Lempdes (1809-1876); Puis par descendance jusqu’à nos jours.

Expert : Cabinet Turquin

Adjugé 1 430 000 € le 13 décembre 2021


 




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