Etienne DINET (1861-1929) - Lot 21

Lot 21
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Estimation :
100000 - 150000 EUR
Etienne DINET (1861-1929) - Lot 21
Etienne DINET (1861-1929) Le bain des filles du Djenn’s, clair de lune Huile sur toile, signée en bas à droite 81 x 65 cm Provenance: - Ancienne collection Sliman Ben Ibrahim - Collection privée Bibliographie - La vie et l’oeuvre de Etienne DINET, Catalogue raisonné, K. BENCHIKOU, D. BRAHIMI, ACR Edition, Paris, 1991, reproduit sous le numéro 304 page 230. - 1933, F. ARNAUDES, Etienne Dinet et Sliman Ben Ibrahim, mentionne sa conservation dans l’éphémère musée Dinet à Bou-Saâda. 1938, J. DINET-ROLLINCE, p.98. 1979, L. THORNTON, Connaissance des Arts, numéro spécial de juillet, repro. p. 116. Les djenn’s ou djinns représentent des êtres fantasmagoriques issus de la cosmologie musulmane et ont été repris abondamment dans les légendes bédouines traditionnelles. On peut de nos jours encore, constater l’omniprésence des représentations de djinns dans la vie sociale, notamment dans les zones rurales. Êtres terrestres, ils n’ont pas accès aux cieux, leur vie est assez parallèle à celle des hommes. Ils ont toutefois un rôle bienfaiteur ou malfaisant et ont des pouvoirs occultes. Les contes des Mille et Une Nuits, dont le héros est Hassan el-Basri, font clairement la distinction entre les djinns pieux, animés de bonnes intentions et croyants, et les djinns maléfiques, ou « éfrits », que les illustrateurs représentent généralement sous des traits effrayants. L’ouvrage « Tableaux de la vie arabe » illustré par Etienne Dinet écrit conjointement avec Slimane ben Ibrahim en rapporte un épisode fantastique : « Des hauteurs du ciel descendent les filles du sultan des Djenn’s (...) qui retirent leurs vêtements de plumes (...) n’ont pu résister au désir de se précipiter dans l’oued. (...) L’une des adolescentes est tombée à la renverse, le dos sur le dos de la rivière. (...) Assise sur un des rochers qui bordent l’oued, Aziza (...) regarde l’eau qui embrasse les corps et les cuisses ». L’ouvrage est une compilation écrite poétique de diverses légendes, qui sont transmises oralement par les bédouins du sud algérien. Dinet en donne une traduction picturale. Des jeunes filles aux corps parfaits et dénudés s’affrontent dans un combat ludique dans l‘oued d’une oasis. Dinet met en scène cet instant débridé, non dépourvu de sous-entendus érotiques. Le site enchanteur (transposition de l’oued de Bou-Saada) est éclairé par une nuit étoilée. On peut aisément deviner que ce sujet choisi par Dinet, lui-même fervent musulman, est à rapprocher de l’évocation du Paradis, monde de délices et d’intemporalité dans la mystique religieuse de l’Islam. La chorégraphie, gracieuse et ludique, les reflets satinés de la lune sur la peau des femmes-libellules, les remous des eaux phosphorescente sont traités dans une flamboyante palette impressionniste. Dinet, peintre épris du sud algérien, transpose à la fois son décor quotidien et cette légende en une évocation quasi céleste.
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