Francis PICABIA (1879-1953) [FRANCE] - Lot 23

Lot 23
Aller au lot
Estimation :
120000 - 180000 EUR
Résultats sans frais
Résultat : 130 000EUR
Francis PICABIA (1879-1953) [FRANCE] - Lot 23
Francis PICABIA (1879-1953) [FRANCE] La paysanne, circa 1941-1942 Huile sur carton. Signée en bas à droite. 45,3 x 37,8 cm Etiquette ancienne au dos inscrite : n° 47 La paysanne Certificat d’inclusion au catalogue raisonné de Picabia de Madame Beverley Calté en date du 11 mai 2017. Bibliographie : Catalogue raisonné de l’artiste, Tome IV (1940-1953), illustré sous le n° 1682. Exposition : Aix-en-Provence, Musée Granet, « Picasso-Picabia, la peinture au défi », du 9 au 23 septembre 2018, illustré p. 224. En juin 1940, fuyant l’occupation allemande, Francis Picabia s’installe avec Olga Mohler à Golfe-Juan et l’épouse. Depuis l’année 1938 et une fin de décennie psychologiquement et artistiquement difficile (marquée par des hésitations abstractisantes ou néo-dadaïstes), Picabia renouvelle son inspiration en pastichant ou quasi reproduisant des photographies de couvertures de journaux : actrices ou starlettes, nus suggestifs issus des magazine de charme (Paris Magazine, Paris sexappeal, Voici Paris), héros ou héroïnes dans des pauses naïves ou des situations érotiques. Certains portraits féminins sont peints littéralement d’après les photographies de stars contemporaines (Greta Garbo, Danielle Darrieux, Viviane Romance). On s’étonne de la critique scandalisée de certains, tel Max-Pol Fouchet qui proteste face au retour du pompier et du vulgaire. Au contraire les historiens voient aujourd’hui dans le caractère stéréotypé des visages, dans l’artificialité des scènes, une audace peu surprenante chez l’un des inventeurs de dada : la dénonciation de l’artificiel et du superficiel, une critique anticipée de « la société du spectacle ». Au-delà des thèmes, au niveau formel, les mises en page (vue plongeante, diagonale, dynamique, coupe audacieuse), sont inspirées par celles des avant-gardes photographiques de l’entre-deux guerres portées par le mouvement « Nouvelle vision ». Paysanne ou madone ? Notre tableau caractérise parfaitement l’audace artistique de Picabia durant les années quarante. On aurait du mal à imaginer une paysanne avec un maquillage aussi recherché. Le tableau est assez proche de certains portraits de l’actrice Viviane Romance, coiffée d’un voile, d’un foulard ou d’une mantille de dentelle. Avec son maquillage appuyé, son regard inspiré dirigé vers le ciel et ses couleurs vives, le portrait sort littéralement du cadre du tableau. Paysanne, sainte ou madone ? Picabia nous donne ici une image poétiquement obsédante.
Mes ordres d'achat
Informations sur la vente
Conditions de vente
Retourner au catalogue