**Suzanne VALADON (1865-1938) [FRANCE] - Lot 19

Lot 19
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Estimation :
50000 - 70000 EUR
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Résultat : 64 000EUR
**Suzanne VALADON (1865-1938) [FRANCE] - Lot 19
**Suzanne VALADON (1865-1938) [FRANCE] Nature morte, 1920 Huile sur carton. Signée et datée en haut à gauche. 50 x 64 cm Bibliographie : Paul Pétridès, Suzanne VALADON, L’œuvre Complet, Catalogue Raisonné, Compagnie française des Arts Graphiques, 1971, numéro P253 (reproduit en noir et blanc), fiche descriptive page 317. ** Ce lot appartient à un co-organisateur de la vente. Une importante exposition de Suzanne Valadon est en préparation au Musée National d’Art Moderne-Centre Georges Pompidou pour le début 2025. Elle prolonge les deux expositions de Metz et de Nantes (2023-2024). Ces dernières ont remis en lumière son talent exceptionnel et la pertinence d’une démarche figurative au milieu des avant-gardes en ce début du XXe siècle. Le regard et le jugement sur l’art de Suzanne Valadon ont souvent été obscurcis par une vie privée pittoresque, l’étiquette anecdotique de peintre de Montmartre ainsi que ses rapports difficiles avec son fils, le peintre Maurice Utrillo. L’émergence artistique de Suzanne est due tout autant à son génie qu’à son courage. A la fin du 19e siècle, les femmes n’ont pas accès à l’Ecole des Beaux-Arts. Suzanne, sera pourtant l’une des premières femmes admises à la Société nationale des Beaux-Arts en 1894. Fille d’une lingère, d’abord acrobate, prostituée occasionnelle, sa fréquentation des ateliers en tant que modèle (Renoir et Puvis de Chavannes) l’encourage à peindre. Elle est remarquée par Toulouse-Lautrec et Degas (et devient son élève préférée). Suzanne Valadon expose pour la première fois à la galerie Le Barc de Boutteville en 1893 et 1894. Grâce à son mariage et au soutien notamment de la galeriste Berthe Weil, elle acquiert indépendance et sécurité financière. Suzanne Valadon et la nature morte Suzanne Valadon prolonge la longue tradition de représentation de la « vie immobile ». Ce genre, indépendant dès le XVIIe siècle, a pour but de représenter les choses de la vie quotidienne, mais de les pourvoir d’un esprit et d’une signification, même si ce sont des choses inanimées. Dans notre tableau, l’espace de la composition est, à l’habitude, fortement rempli : coupes de fruits, panier de fleurs coupées posés sur un tissu africain kuba, se détachent sur un fond sombre que l’on devine être un tableau retourné contre le mur de l’atelier. * Les fruits, par leur valeur claire et leur plénitude formelle, leur carnations peintes en pleine pâte sont le morceau de bravoure. Les déséquilibres subtilement maîtrisés de la composition, qui lui donnent vie et dynamisme, sont issus de Cézanne : la première coupe de fruits est appréhendée de face, l’autre plutôt en surplomb ; l’arrangement stable et rectangulaire des objets est contrarié par la bordure du tissu qui chute et fait basculer l’ensemble vers l’extérieur du tableau. L’art de Valadon est issu de Gauguin, par le chromatisme intense et le souci de vérité, autant que de Cézanne pour le jeu subtil des masses. Face aux multiples avant-gardes, la figuration de Valadon reste valide : restitution de la matière vivante, plénitude et robustesse des formes, hymne au réel, l’art de Valadon témoigne de son amour de la vie et comme dit le poète Francis Ponge, de son « parti pris des choses. ».* *En raison de leur décors géométriques singuliers les textiles Kuba d’Afrique centrale sont à la mode en ce début des années 20 Les marchands d’art, Louis Carré, Charles Ratton en feront la promotion sur le marché parisien, le peintre Matisse les collectionnera. Ce commentaire reprend certains éléments du catalogue de l’exposition « Suzanne Valadon » Centre Pompidou- Metz du 15 avril au 11 septembre 2023.
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