Adjugé

90 000 euros frais compris. Nguyen Phan Chanh (1892-1984), Le Jeu des cases gagnantes, 1931, gouache et encre sur soie, 54,5 x 43 cm. Vendredi 4 juin, salle 7 – Drouot-Richelieu. La peinture vietnamienne du XXe siècle s’invitait dans le programme de cette semaine grâce à deux oeuvres de Nguyen Phan Chanh qui provoquaient de belles batailles d’enchères. Il s’agit de deux gouaches et encre sur soie exécutées en 1931, Le Jeu des cases gagnantes reproduit fusant à 72 000 euros et La Lingère (54,5 x 43 cm) à 55 000 euros. Elles réalisent toutes les deux des prix supérieurs aux plus hauts répertoriés dans la base Artnet. Rare sur le marché, Nguyen Phan Chanh est considéré comme l’un des peintres les plus emblématiques du Vietnam. Issu d’une famille de lettrés désargentée, il suit un enseignement classique à Hué avant d’intégrer la première promotion de l’École des Beaux-Arts d’Indochine en 1925, aux côtés de Le Van De, Le Pho, Mai-Thu et Georges Khanh. Il découvre alors sous l’impulsion de Victor Tardieu, ami de Rouault et de Matisse, la peinture sur soie. Très proche des gens du peuple, il figure de manière intimiste des scènes familières. Captant les gestes les plus simples, il privilégie par l’usage de grands aplats de couleurs sourdes les volumes et les masses, éliminant les détails anecdotiques. Il est aussi influencé par la peinture chinoise, comme en témoigne les diaphanes calligraphies qui parcourent ses oeuvres. "Gazette 11 juin 2010 n°23"