Adjugé 93 750 € pour un paravent

93 750 € frais compris. Le Pho (1907-2001), paravent à cinq feuilles en laque, vers 1931-1935, h. 117, l. d’une feuille 29,5 cm. On connaît Le Pho comme peintre, moins comme laqueur. Il faut dire que, étant allergique à la résine utilisée pour réaliser ces délicats panneaux, l’artiste a vite cessé ce type de production, rendant ainsi d’autant plus rares et précieuses ses créations laquées. Une des raisons sans doute qui poussaient les amateurs à enchérir jusqu’à 75 000 €, bien au delà des 40 000 € de l’estimation haute. Ce panneau a appartenu à l’ancienne collection Louis Marty, grand commis de l’État en Indochine, sous la direction du ministre des Colonies Albert Sarraut. Le revers, orné de montagnes, comprend un poème sur le vent du Nord. S’il renverse les piétons et « transforme les vieux troncs en bâtons de fer », il apporte également la neige, rendant « le monde entier heureux ». Seuls trois autres paravents réalisés par Le Pho semblent répertoriés, dont l’un ayant figuré en 1931 à l’Exposition coloniale de Paris. Une boîte laquée de 1930 est également recensée, donnée à Victor Tardieu, directeur de l’École des beaux-arts d’Indochine.