Charles BAUDELAIRE

Lettre autographe de Baudelaire signée «C.B.», adressée à Narcisse Ancelle, le 16 février 1866. Dans la lettre, Baudelaire donne le compte-rendu de l'entretien entre Alphonse Lécrivain et les frères Garnier, Lécrivain pensant que les éditeurs ne traiteront, ni avec Ancelle, ni avec Lemer, mais directement avec lui, au mieux, par lettres interposées, bien qu'une visite à Paris fusse plus judicieuse. Toutefois, Lécrivain soumet l'idée à Baudelaire, de mettre auparavant en ordre les deux derniers volumes de ses Oeuvres. Les chiffres avancés par Lemer, à propos du contrat, ne sont que pure supposition, même si les Frères Garnier montrent un grand intérêt à l'édition des OEuvres complètes du poète, sans toutefois «la Belgique déshabillée» qui serait plus à proposer à Dentu ou à Faure. Etant pour le moment malade, il informera Hippolyte Garnier de sa venue à Paris. Il prévient son correspondant de la méfiance à apporter à un contrat «en toute propriété», expliquant l'incidence négative pour lui et ses héritiers. La lettre représente quatre pages, in-8, avec des importants passages soulignés et une petite tâche d'encre. «Mon cher ami, M. Lécrivain est revenu à Bruxelles dans la nuit de mercredi à jeudi. Il a causé quatre fois avec Lemer, et n'est pas allé vous voir. Je lui ai demandé pourquoi, et il m'a fait cette singulière réponse:» Je n'ai pas voulu voir M. Ancelle, parce que j'ai craint de l'offenser en lui disant ce que je pense, c'est à dire que MM. Garnier ne traitent pas plus avec lui, Ancelle, qu'avec Lemer. Les visites de M. Ancelle chez MM. Garnier ne serviront qu'à persuader ceux-ci que vous avez un violent besoin d'argent, et plus vous le laisserez voir, et moins ils seront pressés de conclure. «M. Ancelle peut traiter en votre nom, mais avec des lettres de vous. Mais le plus raisonnable serait d'aller à Paris traiter vous-même, et surtout, de ramasser et de mettre en ordre les éléments des deux autres volumes, puisque Lemer n'en a que trois. Les Garnier sont